Les voitures de nos adhérents
L'Amicale Tricyclecariste de France, au statut régi par la loi de 1901, recense dans son club plus d'une centaine de ces véhicules dit « Tricyclecars ». Tous documentés, restaurés en respect de l'authenticité et en grande majorité roulants.
Les tout premiers datent du début du siècle, mais leurs heures de gloire, avec des productions de plusieurs dizaines de millier, se concentre sur l'entre deux guerres.
5 marques principales : Morgan, Darmont, Sandford, BSA, et D'Yrsan se partagent les ventes du juteux marché du cyclecar, aidé fiscalement par une exonération de taxe au début des années 20.
Leur conception est par définition celle d'un 3 roues au châssis léger et à la carrosserie profilée avec une originalité esthétique inédite, une sorte « d'avion sans ailes... ».
Le tricyclecar emprunte sur le marché des motorisations de voiture ou de motocyclette de tous types, dans la limite des 1100cc. Solution de confort pour le motocycliste ou économique pour l'automobiliste, le tricyclecar est un véritable « chainon manquant » entre ces 2 mondes, avec une promesse résolument sportive pour sa clientèle.
Cette catégorie à part entière s'est imposée avec des palmarès élogieux dans les courses de l'époque, et reste à ce jour un véhicule parfaitement adaptable au flot de la circulation moderne de par son rapport poids / puissance, et ceci, sans compter sur des modèles de compétition à la puissance et aux performances qui en font des bolides de tous les superlatifs.
La Morgan Motor Company...
Henry Frederik Stanley Morgan (HFS), un fils de pasteur né en 1881, ouvre en 1906 un garage à Malvern Link dans le conté anglais du Worcestershire. Il a 25 ans. En 1909, il construit son premier trois-roues dont le moteur Peugeot est disposé en porte-à-faux avant.
La Morgan Motor Company est fondée en 1912, elle existe encore aujourd'hui. Elle va produire des cyclecars à trois roues jusqu'en 1952. Les véhicules d'Henry Morgan connaissent le succès grâce à leurs performances et à leurs prix très étudiés. La marque, qui n'a jamais été un motoriste, montait sur ses 3 roues des mécaniques Ford, Matchless, JAP, Blackburne, Mag et British Anzani.
Darmont importe Morgan
Roger Darmont était l'importateur des Morgan en France tandis que son frère André courait avec succès en course de côte (la Turbie, le Ventoux, le Val Suzon), dans les nombreux concours de consommation, et même le Paris-Nice (édition 1921). En 1923 il construit, en principe sous licence, une réplique du Morgan sous la marque Darmont dans ses ateliers de Courbevoie situés au 27 de la rue Jules Ferry.
BSA, pas que des motos !
La marque BSA ( Birmingham Small Arms Compagnie) était plus connue pour ses motos, ses armes de poing et légères que pour avoir fabriqué des voitures, à trois ou quatre roues. C'est en 1929 qu'apparaît le premier véhicule à trois roues produit par la marque. Sa conception est originale, puisque contrairement à la quasi totalité des tricyclecars concurrents, ce sont les roues avants qui sont motrices, ce qui fait accessoirement de BSA le pionnier en la matière sur le territoire britannique. Dans les années 30, la marque produit divers modèles de tricyclecars à bicylindre en V ou à 4 cylindres, avec des types de carrosseries à deux ou quatre places, et même quelques exemplaires d'une petite camionnette qui n'eut qu'un succès limité.
Sandford,... Un anglais bien français !
Le Sandford est une création 100 % française. Britannique, Stuart Sandford chef du rayon "soieries" d'"Old England" occupait ses loisirs en pilotant les Morgan importés par Darmont. En 1923, il délaissa la sécurité pour jouer son va-tout dans la construction d'un "trois roues". S'inspirant de la formule éprouvée de H.F.S. Morgan, il sut habilement jouer de la marge de poids sous la limite des 350 Kg imposée aux cyclecars. En cherchant des solutions efficaces, il réalisa un véhicule parfaitement original. Autant que possible, il renonça aux astuces mécaniques motocyclistes pour adopter des solutions plus automobiles et plus robustes.
Avec un moteur Ruby 4 cylindres, une boite de vitesses conventionnelle, avec marche arrière, et transmission finale par chaîne, le Sandford s'éloigne de très loin des Morgan dont il ne garde finalement que le dessin du train avant, encore en usage de nos jours !
D'Yrsan, les modèles rares
Le châssis tubulaire était d'inspiration Morgan, par contre la suspension avant était parfaitement originale. Deux ressorts transversaux maintenues par deux verticaux tenaient lieu d'essieu. Les différents moteurs Ruby culbutés équipèrent le D'yrsan.
Moins joli que le Sandford, moins efficace que le Darmont Spécial, le D'Yrsan n'en était pas moins très réussi. Siran et son pilote Krebs se partageaient le volant en compétition. Avec un modèle de record, le "Scarabée", très profilé et peint aux couleurs de cet insecte, Krebs atteignit le 125Km/h, à Arpajon.